Nos débuts avec l’apprentissage informel

Laissez-moi vous embarquer dans notre aventure un peu hors du commun : celle de l’apprentissage informel au sein de notre famille. Imaginez une vie où chaque jour est une nouvelle occasion d’apprendre, non pas entre quatre murs avec un tableau noir, mais au cœur de la vie elle-même, avec ses surprises et ses imprévus. C’est le choix que nous avons fait, et je vous assure, c’est tout sauf monotone !

L’apprentissage informel, c’est notre manière de transformer le quotidien en une suite d’opportunités d’apprentissage, en se laissant guider par la curiosité et le désir d’explorer. Mais je dois être honnête avec vous : ce n’est pas toujours aussi idyllique qu’on pourrait l’imaginer. Il y a des jours où tout semble remis en question, où les doutes s’installent, et où la route que nous avons choisie semble s’embrouiller.

À travers cet article, je souhaite partager avec vous les hauts et les bas de notre expérience. Des moments magiques de découverte aux périodes de questionnement profond, en passant par les joies simples, mais puissantes que nous vivons ensemble. Notre parcours d’apprentissage informel est fait de remises en question constantes, mais aussi de convictions renforcées jour après jour.

Je veux vous montrer que même si certains jours ne se déroulent pas comme prévu, et que parfois, oui, nous doutons, il y a dans cette aventure une richesse et une beauté incomparables. Prêts à plonger dans le récit de notre quotidien pas comme les autres ?

Notre découverte de l’apprentissage informel

Comment en est-on arrivé là ?

Nous, parents, avons grandi comme beaucoup d’autres enfants, avec de nombreuses heures en classe. Ça n’a pas été plus pénible qu’autre chose, je pourrais même dire que j’ai aimé. Dans tous les cas, je ne voyais pas l’école comme un choix, c’était obligatoire, un point c’est tout (en tout cas, dans ma tête d’enfant).
C’est avec le covid qu’on s’est aperçu que passer plus de temps ensemble nous plaisait bien. Et finalement, partir seulement pendant les vacances n’était plus suffisant. On avait aussi cette petite voix qui commençait à résonner, nous dire que d’autres styles de vie étaient possibles, que d’autres formes d’apprentissages existaient. On s’est informé, on a suivi d’autres belles familles nomades, comme Ma tribu en vadrouille, Agotrip, etc.

C’est au retour d’une de nos escapades en camping-car que Simon m’a dit :

« Allez, on le tente, on prend un an pour essayer cette vie ».

Au début, ça semblait fou. Et puis, chaque fois qu’on réveillait nos loulous pour aller à l’école on se disait « pourquoi pas ? », chaque fois qu’on perdait patience en leur disant de se dépêcher, qu’on allait être en retard, on se disait « et si… ». L’année scolaire était en pointillé avec le covid et les confinements, ce qui nous a permis de préparer notre premier départ en Irlande. Assez loin pour ne pas revenir trop facilement et assez proche en cas de changement d’avis.

Mais, on savait déjà qu’on se lançait dans quelque chose qui changerait notre vision de l’apprentissage et même de la vie en général.

Enfants dans les orangers

L’Apprentissage informel vs. L’école traditionnelle : notre point de vue

Achille et Agathe ont commencé comme tout le monde, à l’école. Ils y ont appris plein de choses utiles et se sont fait des copains. Mais, chez nous, on a toujours aimé suivre notre instinct et voir où cela nous mène. Petit à petit, on s’est rendu compte qu’une éducation plus libre, plus en lien avec ce qui les passionne vraiment, pourrait être bénéfique pour eux. C’est là qu’on a découvert un autre chemin : apprendre au gré de la vie, l’apprentissage informel.
Loin de penser que l’école est inadaptée, nous pensons simplement qu’elle n’est pas l’unique chemin pour chaque enfant. Cette réflexion nous a menés à tenter une approche plus libre, avec plus de liberté pour qu’ils explorent ce qui les intéresse vraiment, à leur propre rythme.

En passant à l’apprentissage informel, on a juste ajouté notre propre touche. On veut que Achille et Agathe apprennent en vivant, en jouant, en posant des questions sur tout.

Comprendre les dinosaure avec l'apprentissage informel

Apprentissage informel : nos premiers pas

Pendant les premiers voyages en Irlande et au Portugal, les enfants étaient encore petits (petite et grande section). Nous avons donc choisi de faire au feeling.

Quasiment tous les matins, pendant que Simon travaillait, on se mettait soit dans une autre pièce ou à l’avant du camping-car pour faire des activités. Ils avaient des cahiers de vacances, de graphisme, etc. On s’amusait à écrire dans le sable, à lire les lettres sur les panneaux, compter les lampadaires sur la route…
Il y avait bien sûr des moments de doutes. Mais, rien d’oppressant, juste des questions, après tout ils étaient encore petits.

Durant cette période, on a surtout appris à se connaître. Nous avons pu les observer jouer, apprendre par eux-mêmes, voir que l’apprentissage est partout, tout le temps. On a aussi vu notre petite fille timide se transformer et aller vers les autres sans crainte d’une langue qu’elle ne comprend pas ou d’un âge qui n’est pas le sien.

Un retour à la vie sédentaire pas du tout prévu

Apprentissage des chiffres en voyage

Après le Portugal, nous sommes revenus pour voir notre entourage et nous poser dans notre maison (qui est en AirBnb quand nous voyageons) afin de débriefer cette première expérience de vie nomade et de unschooling.

Dans cette vie qu’on s’est choisie, on a pris pour habitude de se concerter. L’idée était de repartir après l’été en direction de la Croatie. Mais, Agathe s’est laissée tenter par l’envie de retourner à l’école avec sa meilleure copine. On y a beaucoup réfléchi, on en a beaucoup discuté, car si on s’engageait, c’était pour une année scolaire complète.

Agathe et Achille sont donc retournés à l’école pendant un an (en moyenne section et CP). On peut dire que ça a été une sacrée expérience, un chamboulement pour nous tous.

Être entouré de nos amis, de notre famille, avoir du temps pour travailler dans notre grande maison confortable était vraiment chouette. Mais au bout de quelques mois, on s’est tous senti à l’étroit, comme si cette vie n’était plus pour nous. Les enfants ont dû suivre un rythme imposé et soutenu. Agathe a dû faire face aux devoirs. C’est normal quand on choisit d’aller à l’école, nous sommes bien d’accord.
Le problème, c’est qu’avec l’année qu’on venait de passer, on savait qu’on avait le choix. On savait qu’on pouvait suivre une autre voie qui nous correspondait beaucoup plus.
Alors, nous avons respecté nos engagements envers l’école, envers nos clients. Et, nous avons rythmé le tout avec des travaux, des projets et des voyages pour que le temps passe plus vite.

Finalement, avec le recul, on a vécu cette année comme une expérience. Cette fois, ce sont eux, les enfants, qui ont pu affirmer leur préférence entre la vie nomade et la vie sédentaire. Cette année n’était clairement pas un échec, juste la confirmation de ce qui nous motive tous les 4, la liberté.

Quand les doutes sur le unschooling arrivent

Après cette année mouvementée, on a rangé notre vie sédentaire et on est parti en direction de la Croatie. Cette fois, tout le monde était d’accord, plus d’école standard.
Oui, mais moi, en tant que maman, je me suis laissée submerger par mille et une questions. Le retour à l’école avait été un sacré challenge. Je me suis dit :

« Et s’ils veulent retourner à l’école l’année prochaine ? »

« Comment vont-ils faire pour avoir le métier de leur rêve ? »

« On est peut-être en train de ruiner leur avenir »

«Et s’ils veulent devenir chirurgien ? »

Alors, j’ai fait ce qui pouvait me rassurer dans ce cas, j’ai organisé la vie avec des choses que je connaissais, l’éducation formelle. J’ai téléchargé les socles communs, j’ai préparé un planning sur la semaine, j’ai créé des moments de lecture, on a travaillé les maths, l’écriture, l’anglais… Je me suis abonnée à des pages de famille qui pratique l’IEF formel, ou des comptes de professeur des écoles (oui, je sais, tout l’inverse de ce qu’il fallait faire). Et plus je faisais ça, plus je me sentais oppressée. Je voyais que quand ils venaient faire des activités avec moi le matin, c’était pour me faire plaisir, et non pour eux. Ils n’étaient pas au niveau des classes de l’école traditionnelle, et ça m’angoissait beaucoup.

Poutre du temps pour l'organisation du voyage

Faire confiance aux enfants

Dans notre cas, l’apprentissage formel ne fonctionne pas. Je ne suis pas leur professeur. Il a fallu beaucoup discuter, regarder le documentaire « Uniques », et voir des exemples d’adulte qui sont heureux sans être aller à l’école pour me rappeler, nous rappeler qu’on pouvait s’en sortir et être heureux en se faisant confiance.
Alors, j’ai rangé mes socles communs, mes plannings et mes doutes pour laisser place au lâcher-prise. Je me suis abonnée à des comptes de famille en unschooling et en worldshooling (bien plus en accord avec nos valeurs).

 En réalité, même si un jour ils veulent retourner à l’école, ce sera une école alignée avec nos idées, plus libre. Comme l’Odyssée du Savoir par exemple, qui respecte le rythme et les envies de chacun. Mais, dans laquelle on peut préparer un diplôme pour se préparer au métier de nos rêves. Leur avenir ne sera pas ruiné, c’est juste leur présent qui sort des rangs. Et encore, je peux vous assurer que lorsqu’on s’intéresse au sujet des éducations alternatives, des apprentissages autonomes, lorsqu’on regarde dans une autre direction que celle qui est dictée depuis notre enfance, on découvre un monde où on est loin d’être seul.

Nous sommes maintenant en Espagne (et oui, apprendre à lâcher prise prend du temps), nous avons toujours des cahiers, des livres et des activités, mais ce sont des supports à leur disposition et non plus des activités obligatoires. Parfois, il se passe plusieurs jours sans qu’ils les utilisent et puis ils y reviennent avec envie plusieurs jours de suite, selon leurs envies. Mais, de toute façon, l’apprentissage autonome, ce n’est pas que des cahiers et des livres. C’est aussi et surtout, des moments de vie, des visites, des discussions… On apprend partout et tout le temps.

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Être conscient qu’on sort du cadre

Si l’on prend le chemin du unschooling, la démarche change. Il ne faut plus chercher à garder un niveau scolaire standard (qui d’ailleurs est différent dans chaque pays). Par contre, il faut que les enfants en soient conscients. On a aussi une vie en France, et les enfants ou les adultes ne sont pas toujours tendres dans leurs mots ou leur façon de décrire notre vie. Alors, on leur a bien expliqué qu’ils n’auront plus le même niveau que les enfants avec qui ils étaient en classe. Il y aura forcément un décalage et c’est normal. Les copains seront certainement plus en avance sur les matières scolaires comme la lecture, les maths, etc. Alors qu’eux ont peut-être plus de connaissances en géographie, en anglais, ou même en notions plus abstraites comme l’adaptation aux situations inconnues, l’ouverture d’esprit sur les cultures, les religions, les langues, etc.

Je suis persuadée que dès l’enfance on peut accepter les différences et les parcours de chacun. Agathe et Achille ont d’ailleurs chacun de supers copains et copines de leurs anciennes classes, avec qui ils partagent des messages quand on est en voyage et avec qui ils partagent de bons moments quand on retourne en France.

Durant ces dernières années, de nombreuses étapes ont été franchies. Il y a eu des moments de grandes fiertés et d’autres avec d’importants doutes. Je sais qu’il y en aura encore beaucoup. Mais, je sais aussi qu’on saura en discuter et s’adapter. Changer quelques habitudes pour que l’apprentissage informel soit toujours un moteur pour notre vie nomade. Et vous, avez-vous déjà été tenté par une autre forme d’apprentissage que celle que nous connaissons tous ? 

2 Commentaires

  1. Mylène

    Vraiment très interessant cet article ! Merci du partage.

    Réponse

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